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One day or another

26 octobre 2012

Un temps de chien, ou plutôt un temps chien !

Le temps est une chose terrifiante, et la météo n'y est pas pour grand-chose...
Ne dit-on pas que chaque fois qu'il y a du temps qui passe, il y a quelque chose qui s'efface ?

Le temps n'est-il rien d'autre qu'une poignée de sable fin qui te glisse entre les doigts, de la neige qui disparait sous la douce caresse du soleil ? Car il s'enfuit comme l'eau dans le creux d'une main !
Le tic-tac incessant des horloges ne te fait-il pas penser à des souris qui grignotent le temps ? "Le Temps, hélas ! Comme un torrent se précipite, déjà le présent est en fuite."

J'essaie parfois de matérialiser le temps qui passe, de l'imaginer concret, de me le représenter pendant qu'il défile sans s'arrêter.

As-tu déjà essayé de te rendre compte du temps qui passait ?
Un matin tu te réveilles, et tu prends conscience, certes, qu'il est passé. Qu'aujourd'hui est devenu hier, que l'hiver s'est installé, que ce vêtement est démodé, que ces cheveux sont clairsemés, ou que l'un de tes proches est décédé.
Tu gardes le souvenir de doux plaisirs, la nostalgie du temps qui ne reviendra plus, c'est peut-être une fleur séchée entre deux pages d'un livre que tu as aimé, une photo cornée, ou une affiche qui te rappelle ce concert où tu as tant vibré.
Et quand quelqu'un te quitte, il y a un avant et un après : cet aujourd'hui devient le premier jour du reste de ta vie. Désormais, sur son fauteuil préféré, c'est le vide qui s'assied. Sa voix résonne à tes oreilles, son image s'impose à ton esprit, son absence te suit partout, te colle à la peau comme l'humidité un soir de pluie !

Le temps passé est tangible, palpable !

Mais qu'en est-il du temps qui passe ? De cet instant qui s'écoule, de ce moment qui se vit ?
Le sens-tu qui défile, qui coule et s'envole loin de toi, sens-tu l'avenir devenir l'instant présent puis se transformer en passé ?
C'est vrai qu'on a le temps de le contempler, le temps, quand l'ennui l'étire...Pire, on ne sait comment l'accélérer, le faire devenir enfin passé, tant on a de l'espoir en le temps à venir ! Les pires choses ne finissent-elle pas par avoir une fin ?

Et pourtant, ce sont les meilleurs moments qui te filent entre les doigts, ceux teintés d'une ardeur certaine, d'une émotion partagée, plus tu les apprécies et plus ils s'enfuient !
Peut-être es-tu trop concentré sur le fait de le vivre, ce moment, pour te poser et le savourer ?
Peut-être, que, dans une fuite éperdue pour rattraper le temps perdu, tu le remplis trop, jusqu'à le gaver ?

C'est Aznavour, je crois, qui chantait :
"Hier encore, j'avais vingt ans, je gaspillais le temps en croyant l'arrêter,
Et pour le retenir même le devancer, je n'ai fait que courir et me suis essoufflé."

Faut-il donc éternellement choisir entre le temps gaspillé qu'on peut regarder passer, et le temps bien employé qu'on ne peut déterminer ?
Doit-on accepter de perdre son temps et attendre son heure ou plutôt vivre avec son temps et l'employer tant qu'on peut le combler ?
Vaut-il mieux avoir le temps de tuer le temps, ou passer son temps à ne pas perdre une seconde ?
Peut-on quand même passer du bon temps en prenant son temps, sans pour autant risquer de le gâcher ?
Peut-on consacrer son temps à avoir du temps à perdre, en sachant que trop vite, on aura fait son temps ?
A-t-on vraiment le temps de perdre son temps ?

Ce matin, j'ai lu cette jolie citation : "Tel un sablier, la vie s'écoule et le temps perdu est du temps inachevé."
J'y ajouterais une clef : "Le temps le plus mal employé est celui que l'on donne aux regrets."

 

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